One woman show : Constance



Synopsis

Constance s’ennuie quand elle est toute seule alors elle fait payer des gens pour venir l’écouter. Et comme vous êtes des voyeurs, vous vous précipiterez pour découvrir l’expression de son déséquilibre mental. Sa force, c’est qu’elle est toutes les femmes à la fois. En permanence sur le fil du rasoir, elle ne bascule jamais. Son écriture aiguisée et son jeu réaliste sont au service de son regard insolent sur le monde. Et l’insolence, ça fait du bien ! "Les mères de famille se cachent pour mourir", le premier spectacle à la fois féministe et misogyne.



Critiques

Les femmes font dans l'humour maintenant...

Sans doute m'a-t-on trouvé trop indulgent, trop doux, la semaine passée. J'ai certainement été influencé - ou manipulé à l'insu de mon plein gré - par cette mauviette de Ben 16... Ce n'est pas digne d'un as de la gachette. Cette semaine J'ai décidé de cogner fort, avec la crosse de mon canon scié. Je deviens pour vous Johnny Brazi, le sbire d'Al Capuccino, parrain de la terrible mafia aixoise. Alors mets toi à couvert, ça va canarder. Et si t'as déjà les chocottes : j'te conseille de t'tailler!

On aura tout vu : les femmes font dans l'humour maintenant... Dans l'humour noir de surcroît. Alors on aurait pu penser que j'adhérais, et que, pour une fois, j'apprécierais quelque chose. Et bien, c'est mal me connaître. Penser qu'avec ses yeux de biche euh... comment s'appelle-t-elle déjà, euh... oui c'est ça, Constance allait pouvoir m'attendrir. Que nenni. Pitoyable, son spectacle n'est que poudre aux yeux et croule sous les obscénités.

User du second degré, c'est une chose, mais user du second degré pour diffuser en douce la pensée féministe, c'en est une autre. D'autant que cette idée est tout bonnement désuète. Franchement, quel être rationnel sur cette terre s'imagine sérieusement qu'à notre époque les femmes sont libres ou qu'elles le deviendront un jour? Hein!?Personne. Prenez Roseline Bachelot ou Nadine Morano, les chiennes de garde du président de la République, elles sont à sa botte, rien de plus.

Alors quand la voix off s'exclame : "Mesdames, l'orgasme féminin est un fantasme, alors consacrez vous à la sexualité de votre mari", "restez positive, il sera toujours plus agréable pour votre mari de vous voir sourire quand il vous bat", on comprend illico la manigance. C'est un hymne dissimulé à l'émancipation de la femme. Mais voyons! Qu'espèrent-t-elles? Devenir présidente de la République?

Ce spectacle n'est qu'une farce, finalement. Une farce d'autant plus grotesque qu'elle se révèle obscène et vulgaire - Jean-Marie Bigard a du soucis à se faire. Avec des répliques telles que : "Faire l'amour jusqu'à en boiter", "une fille c'est comme une couette, elle reste raide et plate si elle n'est pas correctement fourrée", on s'aperçoit que Constance excelle au moins dans un domaine, celui de la grossièreté.

Johnny Brazi

L’humour noir au service de la femme

D’une élégance rare que conjugue une fraicheur douce et délicate. D’une beauté à faire pâlir les anges et rougir les démons. Tout est bien en forme, il n’y a rien à changer. Bon, le spectacle n’est pas mal non plus...


Je m’égare mais je crois bien être tombé amoureux de la Constance. Elle est l’une de ces preuves vivantes que l’on peut être belle et drôle à la fois. Si j’osais paraphraser un grand poète, j’avouerais que « ma bure eue été de bronze, on aurait entendu sonner le tocsin ».
Mais mon éducation et ma candeur m’interdisent de tels propos. Restons concentré sur le spectacle. « Les mères de famille se cachent pour mourir ». Oui, il s’agit bien d’un show comique. Le ton est donné, l’humour noir sera de la partie. En tout cas, le public ne s’est pas caché pour mourir de rire. Car ça ne manque pas, les rires fusent aux propos les plus crus. A prendre au second degré bien entendu.

Une dizaine de portraits de femmes défile. Des cas sociaux devrais-je dire : de l’écolière sadique à l’extrême, qui n’hésite pas à se faire passer pour une enfant battue et violée, à la grand-mère qui classe ses enfants par ordre de préférence, en passant par l’infirmière scolaire aux conceptions originales sur la contraception. Sans oublier la psy qui a pour seul compagnon Jean Louis, son ver solitaire, qui « l’aime pour ce qu’elle a à l’intérieur », à la différence des hommes. Ce qui rend acceptable ces situations obscures, c’est la grande force avec laquelle Constance anime ses personnages. Quand, sur la musique des feux de l’amour, elle s’adresse à un plumeau en guise d’amant et à une ventouse à déboucher dans le rôle du mari… une telle force de conviction l’anime que l’on y croit, nous !
Si l’on en revient de temps en temps au thème principal, à savoir la misogynie et la condition féminine, aucune démagogie pompeuse ne transpire de la représentation. Aucune lourdeur, juste un texte habilement brodé de noir mais terriblement efficace. Les fans de l’émission de Ruquier (« On ne demande qu’à en rire »), reconnaitront le ton grinçant et trash que Constance partage avec son complice Jérémy Ferrari, qui a participé à l’écriture.

Quant à la fin, qui ne manque pas de surprendre, je vous la voile tout comme Constance (comprendra qui ira voir son spectacle). Allez-y donc mais prenez garde à ses charmes ! Je m’en vais de ce pas me confesser.

Ben XVI


 


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