dimanche 19 février 2012

Evénement : Eropolis, le salon de l’érotisme


Propos : au Parc Chanot durant un week-end (le 18 et 19 février), l’édition 2012 d’Eropolis, le salon de l’érotisme, réuni de nombreux passionnés et professionnels de ce secteur.


Eropolis ou le spectre de Sodome et Gomorrhe

On en ressort assez déboussolé, c’est rien de le dire. Il y a des choses auxquelles on peut s’attendre. Et d’autres totalement invraisemblables.

Commençons avec le soft. Trainant assez dans la longueur mais esthétiquement agréable, des effeuillages ont lieu régulièrement sur une scène. Les scénarios sont recherchés et parfois amusant. Sous un air de musique classique, puis de techno, une Marie-Antoinette se dévête sensuellement pendant près d’un quart d’heure. Très instructif.

Du côté des stands, on trouve des objets bien curieux. Du vibromasseur au fouet, en passant par la combinaison en latex, tous les accessoires imaginables, ou presque, sont disponibles à la vente. De quoi aider les couples à recouvrer l’inspiration.

Pour la deuxième partie de l’exposition, on passe dans un autre monde. Quand l’érotisme est l’art de susciter le désir par le jeu du fantasme, de l’inassouvi, le spectacle offert en ce lieu ne colle plus avec l’intitulé du salon. L’érotisme sous toutes ses formes, je veux bien. Mais à aucun moment l’érotisme ne doit être confondu avec la pornographie. Bien que prévenu quand on passe le rideau, qui donne d’ailleurs lieu à un petit supplément tarifaire, le spectacle rentre totalement dans cette seconde catégorie.

Extraits de films X, Making of en live, séances privées avec une – voire deux ! – intermittente du spectacle… Sans oublier de nombreux shows sur une scène aux allures de ring: « Nous avons besoin de trois volontaires, trois mecs pas trop pudiques » claironne l’animateur. Ça pour ne pas être pudique, il ne faut pas l’être. S’en suit une demi-heure que je ne peux décemment décrire ici même. Les trois pauvres gars se retrouvent alors dans la même situation que le morceau de chaire qu’ils étaient venu reluquer. Consternant.

En définitive, ceux qui iront à ce genre de manifestations savent à quoi s’attendre. Les couples trouveront de quoi pimenter leurs relations, les groupes d’amis iront sans doute pour le délire et les célibataires solitaires chercheront… je ne sais pas ce qu’ils chercheront mais je préfère ne pas le savoir ! Quant à mon avis sur la pornographie, je reste sur ma position, en bon missionnaire. On ne rigole pas avec la colère Divine.

Ben XVI


Quand la pornographie pénètre le salon de l’érotisme


Entre « Emmanuelle » et « Bienvenue chez les ch’tites coquines », le salon de l’érotisme a tranché.  Certes, à l’entrée l’ambiance reste soft : une fille en petite tenue par-ci, des stands de sex toys par-là, une série de palmiers lumineux pour réchauffer l’atmosphère ; rien d’alarmant. Un passage au devant de la scène installée en face du comptoir – rappelant le bar à strip-tease – rassure ; rien de malsain pour l’instant. Les effeuillages de jolies plantes se passent dans la plus pure tradition du Moulin Rouge ou du Crazy Horse. On crierait même à la façon du loup de Tex Avery : « Hoo-hoo! hoo-hoo », afin d’exprimer notre contentement.


Seulement voilà, sorti de ces quelques attractions, le spectacle s’avère maigre. Une stratégie simple pour nous mener le plus rapidement possible – moyennant une petite rétribution - vers l’espace « hot ». Une fois le rideau franchi, nous voilà dans l’envers du décor. A chaque stand figure deux ou trois jeunes filles dénudées, escortées par un homme qui se différencie du proxénète par le simple fait qu’il prend la carte bleue… Ces hôtesses de charme proposent, à différents tarifs, toutes sortes de shows privés se déroulant sous une toile de fortune. Des extraits de films X ainsi qu’une multitude de DVD porno en vente libre sur les étales viennent parfaire le décor déjà lugubre.


Enfin, une scène, plus spartiate celle-ci, ouverte sur chacun des côtés comme pour mieux reluquer la chaire fraiche, occupe l’espace restant. Autour d’elle, toute une troupe composée pour l’essentielle d’hommes attend. Quand soudain, le speaker choisit trois volontaires « non pudique » à monter sur l’estrade. Ces derniers regretteront leur acte cinq minutes plus tard quand Eva l’Ange, Leur bourreau, les déshabillera en public. La suite du show, allant d’humiliations en humiliations, ne vaut pas la peine d’être raconté.


Une chose est sûre : on sort choquer d’une telle représentation. Dans ce salon, l’érotisme ne semble finalement qu’un prétexte pour rallier le plus grand nombre vers un monde sans pudeur et sans vergogne, celui de l’industrie du sexe.

Johnny 6 coups
      

 

dimanche 12 février 2012

Exposition photographique : Eaux précieuses / Eaux sauvages


Située sur le Cours Mirabeau, la galerie d’art du Conseil Général des Bouches du Rhône expose une collection de clichés photographiques du 10 février au 9 avril. Plus d’une vingtaine d’artistes photographes proposent leurs visions de l’esthétisme sur le thème de l’eau. La facture n’est pas salée, c’est gratuit !

Une invitation à prendre le large

Ne vous attendez pas à une exposition aux ambitions démagogiques. Au contraire, c’est une bonne surprise de ne pas se retrouver dans un traquenard écologiste ou tout au moins moraliste sur notre consommation d’eau. Seule notre sensibilité esthétique est sollicité.

On est accueilli dès l’entrée par des clichés familiers. L’éternel Doisneau nous offre ses personnages réjouis : des enfants dans un torrent, un autre penché et contemplant un caniveau en crue. D’autres photographes, on retrouve le même esprit : photos en noir et blanc, des pavés, des ruelles et toujours ces inconnus, floutés par l’eau de pluie.

Puis, plus loin, on passe à la mélancolie. Des ciels couvrant des horizons, les envers se confondent et les nuages deviennent houles. Quelques clichés de Véronique Ellena de la plage de Sète semblent ressusciter le souvenir d’un Brassens émouvant dans sa supplique pour être enterré en ce même lieu. En écho raisonne son verbe : « C’est une plage où même à ses moments furieux, Neptune ne se prend jamais trop au sérieux ».

On quitte ainsi la France pour des lieux plus sauvages, désertiques aussi. Le froid domine, avec les Fjords de Thibaut Cuisset et l’Arctique de Yann Arthus Bertrand, où un bateau navigue sur une mer craquelée de morceaux de glaces, formant une mosaïque. Le cliché géant d’un glaçon en train de fondre, libérant progressivement une figurine en plastique, laisse quant à lui incrédule. Plus loin, Tombelaine, d’Elger Esser, offre une totale confusion par son ton jaunâtre. Est-ce un désert de sable ou une étendue d’eau qui cerne un bastion de terre, ressemblant à s’y méprendre au Mont St Michel ?

Un dernier pour la route ? Jack Pierson conclue parfaitement la visite avec son cliché d’une vaguelette linéaire qui tranche la mer, lentement, progressivement, troublant l’horizon d’une écume blanchâtre. On sentirait presque l’iode.

Une exposition globalement rafraichissante, sans aucune violence, qui pourrait se résumer à cette philosophie, « vivre d’amour et d’eau fraîche ». Qu’y a-t-il de plus Chrétien ?

Ben XVI

Que serait Yann Arthus Bertrand sans son hélicoptère ?

Une invitation à prendre le large, certes, mais au sens propre ! Pas question de s’attarder tant la galerie d’art du Conseil général des Bouches-du-Rhône fait pâle figure. C’est tout juste si l’endroit sert d’abri l’espace d’un instant aux malheureux transis de froid ayant eu la mauvaise idée de se promener par -10°C un dimanche après-midi sur le Cours Mirabeau. Et méfiez-vous des apparences ! Evitez de tendre 20 centimes d’euros à l’entrée, vous n’êtes pas en face de dame pipi. La simplicité des lieux et le léger son de l’eau s’écoulant qui émane de la salle du fond donne l’impression d’entrer de plain-pied dans une pissotière – c’est à s’y méprendre.

Une fois la confusion dissipée, on se sent comme naturellement attiré par le bruit incessant de la mystérieuse pièce du fond. Le suspense est à son comble. Tout comme l’est la déception qui vous enlace lorsque vous tombez nez à nez avec l’une de ces insensées œuvres filmographiques : plusieurs boîtes crâniennes surnagent à la surface d’une étendue d’eau…  « La vidéo de Douglas Gordon s’inscrit comme une vanité où l’eau balance, hésite entre beauté et sauvagerie ». Si vous le dites,  Agnes de Gouvion Saint Cyr… Avec une telle explication et un nom pareil, La responsable de l’exposition nous rappelle finalement à notre condition de petites gens, insignifiants, incultes, incapables de cerner la subtilité de l’œuvre. 

Mais dans le fond, la photographie, est-ce véritablement un art ou n’est-ce qu’une technique, un art qui imite l’art ? Franchement à y regarder de plus près, la question vaut le détour. Dans La pluie Barre, Patrick Tosani utilise clairement la technique pour faire en sorte que les gouttes d’eaux aient l’air de stalactites, comme s’il « pleuvait des cordes ». De son côté, Yann Arthus Bertrand photographie, comme à son habitude vue du ciel, un iceberg au milieu de l’océan arctique – mais que serait-il sans son hélicoptère ?

Et que dire de l’image, signée Lucia Gianeva, prise sur le vif… d’une peinture ou simple tapisserie sur laquelle on distingue un cygne déployant ses ailes au devant d’une fontaine. Même notre experte en la matière, Agnes de Gouvion Saint Cyr, via le fascicule de présentation, n’a su qu’en penser, c’est dire. Suite à ces énigmes artistiques, figure toute une série de clichés que ma petite sœur, tout juste sortie de l’adolescence, aurait pu prendre sans difficulté.

C’est le cas des différentes œuvres représentant des couchés de soleil et autres paysages entre ciel et mer. Dans ce registre, Hiroshi Sugitimo aurait mieux fait de s’abstenir. Quel intérêt de prendre des photographies de l’horizon quand il fait nuit ? Alors là, il faut m’expliquer parce que je n’ai rien vu… Dans cette exposition vous pourrez également admirer quelques gouttes de la rosée du matin sur une feuille de capucine, âmes sensibles s’abstenir.

Bref, au sortir de l’expo, on se demande vraiment de qui, de l’appareil ou du photographe, dépend le cliché. A méditer.

Johnny 6 coups

dimanche 5 février 2012

Cinéma : La vérité si je mens 3

Synopsis :


Eddie, Dov, Yvan et les autres ont migré du Sentier moribond à la banlieue florissante d’Aubervilliers où les vieux entrepreneurs juifs ont laissé le terrain à de jeunes grossistes chinois courageux et dynamiques.
La petite bande est toujours aussi soudée, solidaire que lors des épisodes précédents, et la vie suit son cours, au gré des petits évènements familiaux et des affaires.
Dov semble toujours frivole, Eddie entreprenant, Yvan transi, Karine désinvolte, Sandra résolue, Chochana naïve, Serge irresponsable et mythomane. Quant à Patrick, il est amoureux et l’heureuse élue est loin d’être facile d’accès.
Tout irait pour le mieux jusqu’à ce qu’un vent mauvais apporte son lot d’adversité compromettant sérieusement la cohésion du groupe.
Succomberont-ils sous l’orage à la zizanie, ou bien, une fois de plus, à force d’entraide, de ruses et d’habileté, triompheront-ils de la crise avec panache ?



Critique


Un chef-d’œuvre d’escroquerie


Si j’croise un des acteurs du film ou son réalisateur, la vérité j’le fume ! Me faire perdre mon temps et mon argent…  Rhhiiiiiiiiiicccccc.....puuuuhhh! Sérieusement, à quand la mise en place de messages d’avertissement, «  attention arnaque », sur les affiches de tels navets ? A  l’image des « - 16 », « - 18 » qui s’affichent en bas de votre écran pour protéger l’intégrité morale des jeunes téléspectateurs, l’ « attention arnaque » protègerait l’intégrité physique de votre portefeuille.   

Quoiqu’on aurait pu se douter de la piètre qualité de ce troisième opus. En témoigne la petite guéguerre à laquelle se sont livrées distributeurs et critiques, avant la sortie officielle du film. En effet, très peu de commentaires sont parus dans les journaux, les distributeurs conscients qu’ils perdraient gros à le dévoiler à l’ensemble de la presse.

Dans le même temps, l’équipe du film organisait le matraquage médiatique : bande annonce en boucle, regroupant les trois ou quatre meilleures trouvailles ; soirée spéciale sur M6 : Le phénomène La vérité si je mens!, avec son lot d’émotion… Franchement, la gentille bande de copains – bien potes - qui se retrouve 11 ans après, on n’y croit pas.

Pas plus qu’on croit au talent de Garcia – meilleur dans le rôle de chauffeur de salle -, Anconina, Elbaz ou Solo, qui en font des « tonnes » et qui, surtout, ne réussissent en aucun cas à nous convaincre de l’authenticité de leur amitié, ni dans la vraie vie, ni à travers le film. Bref, tout ça ressemble à une affaire de fric, une bonne opération commerciale pour comédiens à la dérive.

Mais l’extrême pauvreté de La vérité si je mens !, troisième du nom, vient pour l’essentiel d’un scénario rébarbatif. On n’en peut plus des « la vérité si je mens » à tirelarigot, des « Yalla » à tout va et des « champions du monde ! » distillés par Serge à chaque épisode. Monsieur le réalisateur, Thomas Gilou, souvenez vous dans l’avenir d’un principe simple : les blagues les plus courtes sont les meilleures. A éviter également : le chinois champion de Kung Fu, et les scènes d’embrassades avec pour musique de fond Ti Amo d’Umberto Tozzi…

Et surtout, messieurs les escrocs, désormais n’oubliez pas de surveiller vos arrières.

Johnny 6 coups


On rit, mais…


On reste dans le cinéma, mais retour à la comédie. La vérité, c’est d’la boulette, je vous le dis ! Mais hélas pas très épicée... Je m’explique (je vous la dois bien cette vérité). Les situations sont cocasses et les comédiens connaissent très bien leur rôle, c’est indéniable. Toute la salle rit de concert à l’avalanche de répliques qui introduit le film pendant les 20 premières minutes.


Mais… Ne me lisez pas comme ça, je sais qu’il était évident ce « mais ». Vous trouvez que deux lignes de critiques positives ça fait un peu court quand on sait que Johnny ne va pas bouder son plaisir pour flinguer ce film qui, je le répète, réussi à faire rire ? D’accord.


La partie avec Patrick, joué par Gilbert Melki, est la petite trouvaille qui offre un parallèle humoristique bienvenu à l’intrigue générale quand celle-ci se fait pesante. En prise avec le fisc, Patrick joue le pauvre bougre sans le sous. L’amateur de cigares et de Bentley troque alors ses aises pour un vieux pull usé, un appartement sans mobilier, une bécane tout droit sortie de la casse et j’en passe. Il pousse même jusqu’à distribuer le Direct Matin. La situation devient d’autant plus comique qu’il tombe amoureux de la femme chargée de le contrôler…


Mais… Toujours trop tôt pour le  « mais » ? Continuons alors.
Le nom de l’heureuse élue, Salomon, donne aussi l’opportunité d’adresser un clin d’œil au film culte Rabbie Jacob. Cette fois-ci, « Salomon n’est pas juif !», ou juive, en l’occurrence. Ce clin d’œil s’accompagne d’ailleurs de nombreux autres en références aux deux précédents volets de la désormais trilogie. On retrouve le traditionnel « yalla ! », l’inévitable « la vérité si je mens », sans oublier le mythique « champion du monde ! » de Serge, alias José Garcia.


Et c’est justement là le problème : les répliques, si elles font toujours rire, ne sont pas très innovantes. Devant ce fait, impossible dès lors pour ce film de rentrer dans les annales. Ce qui fait que même si l’on rigole volontiers, une fois sorti de la salle la déception pointe. Finalement, c’était peut être l’aventure de trop pour nos cinq escrocs sympathiques.


Zut, du coup je n’ai pas placé mon « mais ». Au nom de l’amitié judéo-chrétienne, j’en ferai grâce. A la semaine prochaine si Dieu veut.



Ben XVI